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Page:Corday - Œuvres politiques.pdf/33

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biens et sa liberté ; le citoyen paisible dans l’asile sacré de sa maison, ne devant pas plus de compte du culte privé qu’il se plaît à y exercer, que de toutes ses autres actions domestiques ;

« Qu’il n’est que trop vrai cependant que de mauvais citoyens empruntent le manteau de la religion et forment de pieuses coalitions pour prêcher sourdement contre la Constitution et éloigner d’elle par de fanatiques insinuations le cœur et l’esprit des citoyens qui y trouveraient la paix et le bonheur que ces manœuvres sont véritablement de nature à exciter l’indignation des vrais patriotes ; mais qu’ils ne doivent jamais perdre de vue, que si une saine philosophie ne les a pas encore amenés à livrer au mépris, et par là même à déconcerter ces impuissantes machinations, ce n’est qu’avec le glaive de la loi qu’ils doivent attaquer ces obscurs ennemis et non avec le poignard de l’aveugle fureur, qui va toujours au-delà de la peine méritée, qui confond trop souvent l’innocent avec le coupable, l’imprudent avec le criminel, et qui expose le patriotisme le plus pur à servir d’instrument aux vengeances personnelles et aux ressentiments particuliers ; que sous le règne de la loi, l’insurrection qui créa la liberté tend infailliblement à l’anéantir ; que les ennemis de la Patrie triomphent des égarements des bons citoyens, persuadés, comme il n’est que trop vrai, que les divisions intestines doublent leurs forces hostiles, et qu’une seule violation faite à la charte constitutionnelle, est mille fois plus redoutable pour la liberté que des armées entassées sur nos frontières ;

« Qu’il est doux de penser, et que cette idée est fondée sur la connaissance acquise du caractère des administrés de ce département, que les coupables qui se sont portés