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Page:Corday - Œuvres politiques.pdf/34

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aux excès qui affligent l’administration, ne sont pas les vrais citoyens, mais des hommes égarés ; et que les généreux soldats de la patrie, dont l’honneur et la liberté se partagent tous les sentiments, que tous les amis et les défenseurs de la Constitution gémissent de ces écarts ;

« Mais que l’administration ne pourrait, sans s’en rendre complice, sans violer ses serments et manquer au devoir sacré de maintenir les droits de l’homme et du citoyen, sans fouler en un mot sous ses pieds cette constitution, dont les caractères ineffaçables sont gravés dans son cœur, garder le silence sur les coupables incursions qui portent l’alarme et le désordre dans un grand nombre de communes soumises à la surveillance fraternelle : qu’en même temps qu’elle exhorte tous les citoyens à surveiller avec soin le fanatisme et ses sourdes manœuvres, à le dénoncer aux tribunaux et à appeler sur sa tête la vengeance des lois, elle leur déclare qu’elle sévira avec toute la rigueur des pouvoirs qui lui sont confiés contre les auteurs ou les complices de ces scènes honteuses de barbarie et de pillage, si indignes du caractère français, connu, même avant d’être libre, par sa noblesse, sa douceur et sa générosité ; de ces exploits si dégradants, où des armes, destinées à la défense de l’État, sont tournées contre des femmes, des enfants, des vieillards sans défense ;

« Que cet accomplissement du plus saint de ses devoirs, l’immoler elle-même à son dévouement pour le maintien de la loi et la défense des citoyens, elle craindra peu ce sacrifice, pourvu qu’elle ait servi la chose publique ; mais que c’est en ce moment plus que jamais que les vrais patriotes doivent se rallier autour de cette loi tutélaire, afin que le calme intérieur, qui garantira les personnes et