Page:Corday - La Vie amoureuse de Diderot.djvu/69

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aux personnes de votre sexe et de votre âge ? Comment, au milieu d’une jeunesse avide de plaisir, lorsque vos compagnes ne s’occupent que du soin de plaire, pouvez-vous ignorer ou négliger vos avantages pour vous livrer à la méditation et à l’étude ? S’il est vrai, comme Tronchin le dit, que la nature, en vous formant, s’est plu de loger l’âme de l’aigle dans une maison de gaze, songez du moins que le premier de vos devoirs est de conserver ce singulier ouvrage. »

J’ai indiqué pourquoi nous ignorions presque tout de « l’heureux temps de la petite table verte ». On n’a jamais retrouvé les cent et quelques lettres adressées par le philosophe à son amie au printemps de leur tendresse.

Nous savons seulement que Diderot s’éprit très vite. Car il rappelle à Sophie, dans une de ses lettres, « la passion qu’elle lui inspira le premier jour où il la vit ». Elle-même se voua tout de suite à lui. Mais cette passion naissante rencontra aussitôt