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- Dors en paix sous ma garde et ne crains aucun piège !
LEILA.
- En face de la mort, j’ai su rester fidèle,
- Au serment qu’une fois j’avais fait…
NOURABAD.
- Toi ! Comment ?
LEILA.
- J’étais encore enfant… un soir… je me rappelle…
- Un homme, un fugitif, implorant mon secours,
- Vint chercher un refuge en notre humble chaumière ;
- Et je promis, le cœur ému par sa prière,
- De le cacher à tous, de protéger ses jours.
- Bientôt une horde farouche
- Accourt, la menace à la bouche…
- On m’entoure !… un poignard sur mon front est levé…
- Je me tais. — La nuit vient… il fuit… il est sauvé !
- Mais avant de gagner la savane lointaine :
- « Ô courageuse enfant, dit-il, prends cette chaîne
- Et garde-la toujours, en souvenir de moi !
- Moi, je me souviendrai ! » — j’avais sauvé sa vie
- Et tenu ma promesse !…
NOURABAD.
- Comme en ce jour, si tu gardes ta foi,
À nos lois asservie,
- La richesse, la gloire et le bonheur pour toi ;
- Sinon la mort, le malheur ou la honte !
- De tous nos maux Zurga peut te demander compte !
- Songes-y !… songe à Dieu !
- Du repos voici l’heure… adieu !
(Il sort avec les fakirs.)
REPRISE DU CHŒUR, dans la coulisse.
- L’ombre descend des cieux,
- La nuit ouvre ses voiles,
- Et les blanches étoiles
- Se baignent dans l’azur des flots silencieux.
Scène II
LEILA, , seule.
- Me voilà seule dans la nuit,