Page:Cormon Carré - Les Pêcheurs de perles 1923.djvu/21

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
Seule en ce lieu désert où règne le silence !

(Regardant autour d’elle avec crainte.)

Je frissonne… j’ai peur !… et le sommeil me fuit !…

(Regardant du côté de la terrasse.)

Mais il est là !… mon cœur devine sa présence !…
CAVATINE.
Comme autrefois dans la nuit sombre,
Caché sous le feuillage épais,
Il veille près de moi dans l’ombre,
Je puis dormir, rêver en paix !…
C’est lui ! mes yeux l’ont reconnu !
C’est lui !… mon âme est rassurée !
Ô bonheur !… joie inespérée !
Pour me revoir il est venu !…
Comme autrefois dans la nuit sombre,
Caché sous le feuillage épais,
Il veille près de moi dans l’ombre,
Je puis dormir, rêver en paix !

(Le son d’une guzla se fait entendre dans la coulisse.)

Mais qu’entends-je ?
Ô chant mélodieux !… Doux rêve !… trouble étrange !
C’est lui ! c’est encor lui
Qui vient calmer ma crainte et charmer mon ennui !
NADIR, dans la coulisse.
I
De mon amie,
Fleur endormie
Au fond du lac silencieux,
J’ai vu dans l’onde
Claire et profonde
Étinceler le front joyeux
Et les doux yeux !…
LEILA, se levant.
Tout dort autour de nous et la nuit est profonde,
Seule j’entends son chant joyeux !
NADIR.
II
Ma bien-aimée
Est enfermée