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Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 1.djvu/437

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ACTE II, SCÈNE VII.

Je vous assurerois d’être ici promptement ;
Et j’estime qu’alors il me seroit facile
Contre cet ennemi de vous faire un asile.

DORISE.

615Mais, avant ton retour, si quelque instant fatal
M’exposoit par malheur aux yeux de ce brutal,
Et que l’emportement de son humeur altière…

PYMANTE.

Pour ne rien hasarder, cachez-vous là derrière.

DORISE.

Souffre que je te suive, et que mes tristes pas…

PYMANTE.

620J’ai des secrets, Monsieur, qui ne le souffrent pas,
Et ne puis rien pour vous, à moins que de m’attendre :
Avisez au parti que vous avez à prendre.

DORISE.

Va donc, je t’attendrai.

PYMANTE.

Va donc, je t’attendrai.Cette touffe d’ormeaux
Vous pourra cependant couvrir de ses rameaux.


Scène VIII.

PYMANTE.

625Enfin, grâces au ciel, ayant su m’en défaire[1],
Je puis seul aviser à ce que je dois faire.
Qui qu’il soit, il a vu Rosidor attaqué.
Et sait assurément que nous l’avons manqué :
N’en étant point connu, je n’en ai rien à craindre,
630Puisqu’ainsi déguisé tout ce que je veux feindre

  1. Dans l’édition de 1632, on lit en marge : Il est seul, et il n’y a point de distinction de scène.