Et pour le scélérat que je tiens prisonnier,
Ce jour que nous voyons lui sera le dernier.
Qu’on l’amène au conseil ; par forme il faut l’entendre[1],
Et voir par quelle adresse il pourra se défendre.
Toi, pense à te guérir, et crois que pour le mieux
Je ne veux pas montrer ce perfide à tes yeux :
Sans doute qu’aussitôt qu’il se feroit paroître,
Ton sang rejailliroit au visage du traître.
L’apparence déçoit, et souvent on a vu
Sortir la vérité d’un moyen imprévu[2],
Bien que la conjecture y fût encor plus forte ;
Du moins, Sire, apaisez l’ardeur qui vous transporte ;
Que l’âme plus tranquille et l’esprit plus remis,
Le seul pouvoir des lois perde nos ennemis.
Non, il ne fut jamais d’apparences si vraies ;
Douter de ce forfait, c’est manquer de raison.
Derechef, ne prends soin que de ta guérison[3].
Scène II.
Ah ! que ce grand courroux sensiblement m’afflige !
- ↑ Var. Qu’on l’amène au conseil, seulement pour entendre
Le genre de sa mort, et non pour se défendre (a).
Toi, va te mettre au lit, et crois que pour le mieux. (1632-57)
(a). En marge, dans l’édition de 1632 : Le Prévôt sort, et va quérir Clitandre. - ↑ Var. Sortir la vérité d’un moyen impourvu. (1632)
- ↑ En marge, dans l’édition de 1632 : Il sort. — Il n’y a pas de distinction de scène.