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Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 1.djvu/475

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ACTE V, SCÈNE I.

ACTE V.



Scène première.

FLORIDAN, CLITANDRE, un Prévôt, CLÉON.
FLORIDAN, parlant au prévôt[1].

Dites vous-même au Roi qu’une telle innocence[2]
Légitime en ce point ma désobéissance.
1295Et qu’un homme sans crime avoit bien mérité
Que j’usasse pour lui de quelque autorité.
Je vous suis. Cependant, que mon heur est extrême,
Ami, que je chéris à l’égal de moi-même[3],
D’avoir su justement venir à ton secours
1300Lorsqu’un infâme glaive alloit trancher tes jours,
Et qu’un injuste sort, ne trouvant point d’obstacle,
Apprétoit de ta tête un indigne spectacle !

CLITANDRE.

Ainsi qu’un autre Alcide, en m’arrachant des fers,
Vous m’avez aujourd’hui retiré des enfers[4] ;
1305Et moi dorénavant j’arrête mon envie
À ne servir qu’un prince à qui je dois la vie.

FLORIDAN.

Réserve pour Caliste une part de tes soins.

  1. Var. Il parle au prévôt. (1663, en marge.)
  2. Var. Allez toujours au Roi dire qu’une innocence. (1632)
    Var. Allez devant au Roi dire qu’une innocence. (1644-57)
  3. Var. Cher ami, que je tiens comme un autre moi-même. (1632-57)
  4. Var. Vous m’avez, autant vaut, retiré des enfers. (1632-57)