Puisqu’il faut que je donne aux devoirs d’un époux
La moitié des pensers qui ne sont dus qu’à vous.
Ce partage m’oblige, et je tiens tes pensées
Vers un si beau sujet d’autant mieux adressées,
Que je lui veux céder ce qui m’en appartient.
Taisez-vous, j’aperçois notre blessé qui vient.
Scène V.
ROSIDOR, CALISTE, DORISE.
Au comble de tes vœux, sûr de ton mariage,
N’es-tu point satisfait ? que veux-tu davantage ?
Nous offrir l’un et l’autre à vos commandements[2].
Si mon commandement peut sur toi quelque chose,
Et si ma volonté de la tienne dispose,
Embrasse un cavalier indigne des liens
Où l’a mis aujourd’hui la trahison des siens.
Le Prince heureusement l’a sauvé du supplice.
Et ces deux[3] que ton bras dérobe à ma justice,
Corrompus par Pymante, avoient juré ta mort.
Le suborneur depuis n’a pas eu meilleur sort,