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Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 1.djvu/488

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CLITANDRE.

Puisqu’il faut que je donne aux devoirs d’un époux
La moitié des pensers qui ne sont dus qu’à vous.

FLORIDAN.

Ce partage m’oblige, et je tiens tes pensées
1590Vers un si beau sujet d’autant mieux adressées,
Que je lui veux céder ce qui m’en appartient.

ALCANDRE.

Taisez-vous, j’aperçois notre blessé qui vient.


Scène V.

ALCANDRE, FLORIDAN, CLÉON[1], CLITANDRE,
ROSIDOR, CALISTE, DORISE.
ALCANDRE.

Au comble de tes vœux, sûr de ton mariage,
N’es-tu point satisfait ? que veux-tu davantage ?

ROSIDOR.

1595L’apprendre de vous. Sire, et pour remercîments
Nous offrir l’un et l’autre à vos commandements[2].

ALCANDRE.

Si mon commandement peut sur toi quelque chose,
Et si ma volonté de la tienne dispose,
Embrasse un cavalier indigne des liens
1600Où l’a mis aujourd’hui la trahison des siens.
Le Prince heureusement l’a sauvé du supplice.
Et ces deux[3] que ton bras dérobe à ma justice,
Corrompus par Pymante, avoient juré ta mort.
Le suborneur depuis n’a pas eu meilleur sort,

  1. Dans l’édition de 1632, le prince (Floridan) et cléon ne figurent point parmi les acteurs de cette scène.
  2. Var. Offrir encor ma vie à vos commandements. (1632-57)
  3. Lycaste et Géronte. Voyez la scène ix du 1er acte.