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Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 1.djvu/510

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LA VEUVE.
AU MÊME, PAR LE MÊME.

Que pour louer ta belle Veuve
Chacun de son esprit donne une riche preuve,
Qu’on voye en cent façons ses mérites tracés :
Pour moi, je pense dire assez
Quand je dis de cette merveille
Qu’elle est sœur de Mélite et fille de Corneille.


À MONSIEUR CORNEILLE.

Belle Veuve adorée,
Tu n’es pas demeurée
Sans supports et sans gloire en la fleur de tes ans :
Puisque ton cher Corneille
À ta conduite veille,
Tu ne peux redouter les traits des médisants.
Bois-Robert[1].


À MONSIEUR CORNEILLE SUR SA VEUVE.

Cette belle Clarice à qui l’on porte envie
Peut-elle être ta Veuve et que tu sois en vie ?
Quel accident étrange à ton bonheur est joint ?
Si jamais un auteur a vécu par son livre,
En dépit de l’envie elle te fera vivre.
Elle sera ta Veuve et tu ne mourras point.
D’Ouville[2].

  1. François le Métel, sieur de Boisrobert, abbé et poëte, né à Caen vers 1592, mort en 1662, fut le favori du cardinal de Richelieu, et un des cinq auteurs qu’il chargeait de la rédaction de ses pièces. Voyez les Notices sur la Comédie des Tuileries et sur le Cid.
  2. Antoine le Métel, sieur d’Ouville, frère de l’abbé de Boisrobert, plus connu par ses contes que par ses œuvres dramatiques, a écrit neuf ou dix pièces de théâtre, que les frères Parfait placent entre 1637 et 1650. L’époque de sa naissance et celle de sa mort sont ignorées. Voyez Histoire du théâtre frnncois, tome V, p. 307.