[1] ?
Un de ces deux objets captiveroit mon âme !
Jugez-en mieux, de grâce, et croyez que mon cœur
Choisiroit pour se rendre un plus puissant vainqueur.
Manquent donc, à ton gré, d’attraits et de mérite,
Elles dont les beautés captivent mille amants ?
Tout autre trouveroit leurs visages charmants[2],
Et j’en ferois état, si le ciel m’eût fait naître
D’un malheur assez grand pour ne vous pas connoître ;
Mais l’honneur de vous voir, que vous me permettez,
Fait que je n’y remarque aucunes raretés[3],
Et plein de votre idée, il ne m’est pas possible
Ni d’admirer ailleurs, ni d’être ailleurs sensible.
Revenons au propos que tu veux éviter[4].
Je veux savoir des deux laquelle est ta maîtresse ;
Ne dissimule plus, Philiste, et me confesse…
Que Chrysolite et l’autre, égales toutes deux,
N’ont rien d’assez puissant pour attirer mes vœux.
Si blessé des regards de quelque beau visage,
Mon cœur de sa franchise avoit perdu l’usage…
- ↑ Var. De l’amour ! moi. Madame,
Que pour une des deux l’amour m’entrât dans l’âme !
Croyez-moi, s’il vous plaît, que mon affection
Voudroit, pour s’enflammer, plus de perfection. (1634-57) - ↑ Var. Quelque autre trouveroit leurs visages charmants, (1634-57)
- ↑ Var. [Fait que je n’y remarque aucunes raretés,]
Vu que ce qui seroit de soi-même admirable,
À peine auprès de vous demeure supportable. (1634-57) - ↑ Var. Revenons aux propos que tu veux éviter. (1634-57)