Cesse de me tuer par cette défiance.
Qui pourroit des mortels troubler notre alliance ?
Quelqu’un a-t-il à voir dessus mes actions,
Dont j’aye à prendre l’ordre en mes affections[1] ?
Veuve, et qui ne dois plus de respect à personne,
Ne puis-je disposer de ce que je te donne[2] ?
N’ayant jamais été digne d’un tel honneur,
J’ai de la peine encore à croire mon bonheur.
Pour t’obliger enfin à changer de langage.
Si ma foi ne suffit, que je te donne en gage,
Un bracelet, exprès tissu de mes cheveux,
T’attend pour enchaîner et ton bras et tes vœux ;
Viens le quérir, et prendre avec moi la journée
Qui termine bientôt notre heureux hyménée[3].
C’est dont vos seuls avis se doivent consulter :
Trop heureux, quant à moi, de les exécuter !
Vous comptez sans votre hôte, et vous pourrez apprendre
Que ce n’est pas sans moi que ce jour se doit prendre.
De vos prétentions Alcidon averti[4]
Vous fera, s’il m’en croit, un dangereux parti[5].
Je lui vais bien donner de plus sûres adresses
Que d’amuser Doris par de fausses caresses ;
- ↑ Var. Qui prescrive une règle à nos affections. (1634-60)
- ↑ Var. Puis-je pas disposer de ce que je te donne ? (1634-57)
- ↑ Var. Que termine bientôt notre heureux hyménée. (1663)
- ↑ Var. Alcidon, averti de ce que vous brassez,
Va rendre en un moment vos desseins renversés. (1634) - ↑ Var. Vous fera, s’il me croit, un dangereux parti. (1644-57)
Est le seul fondement de mon incertitude. Ma reine, est-il possible, et me puis-je assurer. (1634)