Aller au contenu

Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 1.djvu/613

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
487
ACTE V, SCÈNE IV.
CHRYSANTE.

Célidan vient d’entrer : fais un peu de silence,
1700Et du moins à ses yeux cache ta violence.


Scène V.

PHILISTE, CHRYSANTE, CÉLIDAN, DORIS.
PHILISTE, à Célidan[1].

Eh bien ! que dit, que fait notre amant irrité ?
Persiste-t-il encor dans sa brutalité ?

CÉLIDAN.

Quitte pour aujourd’hui le soin de tes querelles ;
J’ai bien à te conter de meilleures nouvelles :
1705Les ravisseurs n’ont plus Clarice en leur pouvoir.

PHILISTE.

Ami, que me dis-tu ?

CÉLIDAN.

Ami, que me dis- tu ?Ce que je viens de voir.

PHILISTE.

Et, de grâce, où voit-on le sujet que j’adore ?
Dis-moi le lieu.

CÉLIDAN.

Dis-moi le lieu.Le lieu ne se dit pas encore.
Celui qui te la rend te veut faire une loi…

PHILISTE.

1710Après cette faveur, qu’il dispose de moi :
Mon possible est à lui.

CÉLIDAN.

Mon possible est à lui.Donc, sous cette promesse,
Tu peux dans son logis aller voir ta maîtresse :
Ambassadeur exprès…

  1. Les mots à Célidan manquent dans l’édition de 1663.