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Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 1.djvu/619

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ACTE V, SCÈNE VII.

Par cette liberté tu me fais bien paroître
Que tu crois que l’hymen t’ait déjà rendu maître,
Puisque laissant les vœux et les submissions,
1830Tu me dis seulement mes imperfections.
Philiste, c’est douter trop peu de ta puissance,
Et prendre avant le temps un peu trop de licence.
Nous avions notre hymen à demain arrêté ;
Mais pour te bien punir de cette liberté,
1835De plus de quatre jours ne crois pas qu’il s’achève[1].

PHILISTE.

Mais si durant ce temps quelque autre vous enlève,
Avez-vous sûreté que pour votre secours[2]
Le même Célidan se rencontre toujours ?

CLARICE.

Il faut savoir de lui s’il prendroit cette peine.
V1840Vois ta mère et ta sœur que vers nous il amène.
Sa réponse rendra nos débats terminés.

PHILISTE.

Ah ! mère, sœur, ami, que vous m’importunez !


Scène VIII.

CHRYSANTE, DORIS, CÉLIDAN, CLARICE, PHILISTE.
CHRYSANTE, à Clarice.

Je viens après mon fils vous rendre une assurance
De la part que je prends en votre délivrance ;
1845Et mon cœur tout à vous ne sauroit endurer[3]
Que mes humbles devoirs osent se différer.

  1. Var. Tu peux compter huit jours paravant qu’il s’achève. (1634-57)
  2. Var. Pensez-vous, mon souci, que pour votre secours. (1634-57)
  3. Var. L’aise que j’en reçois ne savoit endurer
    Que mes humbles devoirs se pussent différer. (1634-57)