LXXXV
Vers présentés au Roi
sur sa campagne de 1676.
Granet, dans les Œuvres diverses, p. 97, dit que ces vers furent imprimés la même année (1676), dans le format in-4o, chez Guillaume de Luyne.
Ennemis de mon roi, Flandre, Espagne, Allemagne,
Qui croyiez que Bouchain dût finir sa campagne[1],
Et n’avanciez vers lui que pour voir comme il faut
Régler l’ordre d’un siège ou livrer un assaut,
Ne vous fatiguez plus d’études inutiles
À prendre ses leçons quand il vous prend des villes ;
N’y perdez plus de temps : ses François aujourd’hui
Sont les disciples seuls qui soient dignes de lui,
Et nul autre n’a droit à ces nobles audaces
D’embrasser son exemple et marcher sur ses traces.
Lassés de toujours perdre, et fiers de son retour[2],
Vous vous étiez promis de vaincre à votre tour ;
Vous aviez espéré de voir par son absence
Nos troupes sans vigueur, et nos murs sans défense ;
Mais vous n’aviez pas su qu’un courage si grand
De loin comme de près sur les siens se répand ;
De loin comme de près sa prudence les guide ;
De loin comme de près son destin y préside.