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VII
Mascarade des enfants gâtés[1].
L’officier[2].
Une ambition déréglée
Dont mon âme s’est aveuglée,
Plus forte que mon intérêt,
Pour donner un arrêt en cornes[3],
A tellement passé les bornes
Qu’elle n’a point trouvé d’arrêt.
Ce vain honneur, et cette pompe
De qui le faux éclat nous trompe,
M’a fait engager tout mon bien ;
Et pour être monsieur et maître,
Je crains fort à la fin de n’être
Ni maître ni monsieur de rien.
Pressé de créanciers avides,
Mes coffres sont tellement vides
Qu’étant au bout de mon latin,
Ma robe a gagné la pelade[4],
- ↑ Corneille joue sur le double sens du mot gâtés. Les enfants gâtés de la mascarade sont, comme on le verra, des gens ruinés.
- ↑ L’officier de justice. Il n’y avait pas jusqu’aux sergents et aux bedeaux auxquels on ne donnât ce titre : voyez le Dictionnaire de Furetière.
- ↑ En bonnet à cornes, comme en portaient les docteurs et les huissiers. Voyez encore le Dictionnaire de Furetière (1690), au mot Corne.
- ↑ Ma robe s’est pelée, s’est usée. Pelade signifie proprement une maladie qui fait tomber le poil.