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ACTE II


Scène première

Géraste, Célie.


Célie.

Eh bien, j’en parlerai ; mais songez qu’à votre âge
Mille accidents fâcheux suivent le mariage.
On aime rarement de si sages époux,
Et leur moindre malheur, c’est d’être un peu jaloux.
Convaincus au dedans de leur propre faiblesse,
Une ombre leur fait peur, une mouche les blesse ;
Et cet heureux hymen, qui les charmait si fort,
Devient souvent pour eux un fourrier de la mort.

Géraste.

Excuse, ou pour le moins pardonne à ma folie ;
Le sort en est jeté : va, ma chère Célie,
Va trouver la beauté qui me tient sous sa loi,
Flatte-la de ma part, promets-lui tout de moi :
Dis-lui que si l’amour d’un vieillard l’importune,
Elle fait une planche à sa bonne fortune ;