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Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 2.djvu/160

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Célie.

S’il faut aller plus vite, allons, je vois son frère,
Et vais tout devant vous lui proposer l’affaire.

Géraste.

Ce serait tout gâter ; arrête, et par douceur,
Essaie auparavant d’y résoudre la sœur.


Scène II


Florame.

Jamais ne verrai-je finie
Cette incommode affection,
Dont l’impitoyable manie
Tyrannise ma passion ?
Je feins, et je fais naître un feu si véritable,
Qu’à force d’être aimé je deviens misérable.
Toi qui m’assièges tout le jour,
Fâcheuse cause de ma peine,
Amarante, de qui l’amour
Commence à mériter ma haine,
Cesse de te donner tant de soins superflus ;
Je te voudrai du bien de ne m’en vouloir plus.
Dans une ardeur si violente,
Près de l’objet de mes désirs,
Penses-tu que je me contente
D’un regard et de deux soupirs ?