Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 2.djvu/195

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Je dois rougir de ma faiblesse ;
C’est être trop bonne en effet.
Daphnis, fais un peu la maîtresse,
Et souviens-toi du moins…


Scène II

Géraste, Célie, Daphnis.


Géraste, à Célie.

Adieu, cela vaut fait,
Tu l’en peux assurer.
(Célie rentre, et Géraste continue à parler à Daphnis.)
Ma fille, je présume,
Quelques feux dans ton cœur que ton amant allume,
Que tu ne voudrais pas sortir de ton devoir.

Daphnis.

C’est ce que le passé vous a pu faire voir.

Géraste.

Mais si pour en tirer une preuve plus claire,
Je disais qu’il faut prendre un sentiment contraire,
Qu’une autre occasion te donne un autre amant ?

Daphnis.

Il serait un peu tard pour un tel changement.
Sous votre autorité j’ai dévoilé mon âme ;
J’ai découvert mon cœur à l’objet de ma flamme,
Et c’est sous votre aveu qu’il a reçu ma foi.