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Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 2.djvu/196

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Géraste.

Oui, mais je viens de faire un autre choix pour toi.

Daphnis.

Ma foi ne permet plus une telle inconstance.

Géraste.

Et moi, je ne saurais souffrir de résistance.
Si ce gage est donné par mon consentement,
Il faut le retirer par mon commandement.
Vous soupirez en vain : vos soupirs et vos larmes
Contre ma volonté sont d’impuissantes armes.
Rentrez ; je ne puis voir qu’avec mille douleurs
Votre rébellion s’exprimer par vos pleurs.
(Daphnis rentre, et Géraste continue.)
La pitié me gagnait. Il m’était impossible
De voir encor ses pleurs, et n’être pas sensible :
Mon injuste rigueur ne pouvait plus tenir,
Et de peur de me rendre, il la fallait bannir.
N’importe toutefois, la parole me lie,
Et mon amour ainsi l’a promis à Célie ;
Florise ne se peut acquérir qu’à ce prix,
Si Florame…


Scène III

Géraste, Amarante.


Amarante.

Si Florame… Monsieur, vous vous êtes mépris ;
C’est Clarimond qu’elle aime.

Géraste.

C’est Clarimond qu’elle aime. Et ma plus grande peine