Le mépriser, le fuir, et par quelques adresses
Qu’il tâche d’adoucir… Quoi ! me quitter ainsi !
Et sans me dire adieu ! le sujet ?
Scène II.
Ma sœur, ne cherche plus une chose trouvée :
Sa fuite n’est l’effet que de mon arrivée ;
Ma présence la chasse, et son muet départ
A presque devancé son dédaigneux regard.
Juge par là quels fruits produit mon entremise.
Je m’acquitte des mieux de la charge commise ;
Je te fais plus parfait mille fois que tu n’es :
Ton feu ne peut aller au point où je le mets ;
J’invente des raisons à combattre sa haine ;
Je blâme, flatte, prie, et perds toujours ma peine[1],
En grand péril d’y perdre encor son amitié,
Et d’être en tes malheurs avec toi de moitié.
Ah ! tu ris de mes maux.
Ris des miens, si jamais tu me vois en ta place.
Que serviroient mes pleurs ? Veux-tu qu’à tes tourments
J’ajoute la pitié de mes ressentiments ?
- ↑ Var. Je blâme, flatte, prie, et n’y perds que ma peine. (1637)