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Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 2.djvu/253

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ACTE II.


Scène première.

ANGÉLIQUE, POLYMAS.
ANGÉLIQUE, tenant une lettre ouverte[1].

De cette trahison ton maître est donc l’auteur ?

POLYMAS.

300Assez imprudemment il m’en fait le porteur[2].
Comme il se rend par là digne qu’on le prévienne,
Je veux bien en faire une en haine de la sienne ;
Et mon devoir, mal propre à de si lâches coups,
Manque aussitôt vers lui que son amour vers vous[3].

ANGÉLIQUE.

305Contre ce que je vois le mien encor s’obstine[4].
Qu’Alidor ait écrit cette lettre à Clarine,
Et qu’ainsi d’Angélique il se voulût jouer !

POLYMAS.

Il n’aura pas le front de le désavouer.
Opposez-lui ces traits, battez-le de ses armes[5] :

  1. Var. Tenant une lettre déployée. (1637-60)
  2. Var. Son choix mal à propos m’en a fait le porteur.
    Mon humeur y répugne, et quoi qu’il en advienne (a),
    J’en fais une, de peur de servir à la sienne. (1637-57)

    (a) L’édition de 1637 donne avienne.

  3. Var. Manque aussitôt vers lui comme le sien vers vous. (1637-57)
  4. Var. Contre ce que je vois mon fol amour s’obstine. (1637-60)
  5. Var. Opposez-lui ses traits, battez-le de ses armes. (1637-63)