Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 2.djvu/262

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Et si je présumois que mon trop de bonté
480Pût jamais se résoudre à cette lâcheté,
Qu’un si honteux pardon pût suivre cette offense,
J’en préviendrois le coup, m’en ôtant la puissance.
Adieu : dans la colère où je suis aujourd’hui,
J’accepterois plutôt un barbare que lui.



Scène V.

PHYLIS, DORASTE.
PHYLIS[1].

485Il faut donc se hâter qu’elle ne refroidisse.

(Elle frappe du pied à la porte de son logis et fait sortir son frère.)

Frère, quelque inconnu t’a fait un bon office[2] :
Il ne tiendra qu’à toi d’être un second Médor[3] ;
On a fait qu’Angélique…

DORASTE.

On a fait qu’Angélique…Eh bien ?

PHYLIS.

On a fait qu’Angélique…Eh bien ?Hait Alidor.

DORASTE.

Elle hait Alidor ! Angélique !

PHYLIS.

Elle hait Alidor ! Angélique !Angélique.

DORASTE.

490D’où lui vient cette humeur ? qui les a mis en pique ?

  1. Var. PHYLIS, frappant du pied à la porte de son logis, et faisant sortir Doraste. (1634-60) — Dans l’édition de 1637, on lit en marge : Elle frappe à sa porte, et Doraste sort. — Ce jeu de scène remplace, dans les éditions indiquées, celui qui, dans notre texte, suit le vers 485.
  2. Var. Frère, quelque inconnu t’a fait un bon service. (1637)
  3. Amant préféré d’Angélique, dans le Roland furieux de l’Arioste.