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Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 2.djvu/263

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PHYLIS.

Si tu prends bien ton temps, il y fait bon pour toi.
Va, ne t’amuse point à savoir le pourquoi ;
Parle au père d’abord : tu sais qu’il te souhaite ;
Et s’il ne s’en dédit, tiens l’affaire pour faite.

DORASTE.

495Bien qu’un si bon avis ne soit à mépriser,
Je crains…

PHYLIS.

Je crains…Lysis m’aborde, et tu me veux causer !
Entre chez Angélique, et pousse ta fortune :
Quand je vois un amant, un frère m’importune.



Scène VI.

LYSIS, PHYLIS.
LYSIS.

Comme vous le chassez !

PHYLIS.

Comme vous le chassez ! Qu’eût-il fait avec nous ?
500Mon entretien sans lui te semblera plus doux :
Tu pourras t’expliquer avec moins de contrainte,
Me conter de quels feux tu te sens l’âme atteinte,
Et ce que tu croiras propre à te soulager.
Regarde maintenant si je sais t’obliger.

LYSIS.

505Cette obligation seroit bien plus extrême,
Si vous vouliez traiter tous mes rivaux de même ;
Et vous feriez bien plus pour mon contentement,
De souffrir avec vous vingt frères qu’un amant.

PHYLIS.

Nous sommes donc, Lysis, d’une humeur bien contraire :