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Je veux prendre un moyen et plus court et plus seur[1],
Et sans aucun péril t’en rendre possesseur.
Va-t’en donc, et me laisse auprès de ta maîtresse[2]
De mon reste d’amour faire jouer l’adresse.
Cher ami…
Cesse de t’opposer à tes contentements ;
Désormais en ces lieux tu ne fais que me nuire.
[3].
Adieu : puissé-je avoir les moyens à mon tour
De faire autant pour toi que toi pour mon amour !
Que pour ton amitié je vais souffrir de peine !
Déjà presque échappé, je rentre dans ma chaîne.
Il faut encore un coup, m’exposant à ses yeux,
Reprendre de l’amour, afin d’en donner mieux.
Mais reprendre un amour dont je veux me défaire[4],
Qu’est-ce qu’à mes desseins un chemin tout contraire ?
Allons-y toutefois, puisque je l’ai promis :
Et que la peine est douce à qui sert ses amis[5].
- Puisque de deux rivaux, l’un mort, l’autre s’enfuit,
- Tandis que de sa peine un troisième a le fruit.
- Je ris des noirs accès où je vous envisage,
- Et crois voir en nous deux, sous même soin nourris,
- Les deux frères que peint l’École des maris.
- ↑ Var. Il faut prendre un chemin et plus court et plus seur (a) :
Je veux sans coup férir t’en rendre possesseur. (1637)
Var. Je veux prendre un chemin et plus court et plus seur. (1644-60)
(a) Peut-être cette prononciation était-elle en usage lorsque la pièce fut représentée pour la première fois, mais elle était certainement abandonnée lorsque Corneille publiait les dernières éditions de son théâtre.
- ↑ Var. Va-t’en donc, et me laisse auprès de cette belle
Employer le pouvoir qui me reste sur elle. (1637-57) - ↑ Var. Je te vais donc laisser ma fortune à conduire. (1635-57)
- ↑ Var. Mais reprendre un amour dont je me veux défaire. (1637-57)
- ↑ Var. Toute peine est fort douce à qui sert ses amis (b). (1637-57)
(b) Voyez la fin de l’Examen, p. 223.
Les poètes dramatiques du dix-septième siècle aimaient à placer ainsi dans la bouche de leurs personnages des allusions à leurs ouvrages antérieurs. Molière dit dans le Misanthrope (acte I, sc. i) :