on prix,
Et fait si peu d’honneur qu’il reçoit du mépris.
Vous triompheriez mieux si j’osais me défendre :
La gloire est à forcer et non pas à surprendre.
Orphise, à Cléonice
Après cette réponse elle doit bien rougir.
Florine
Je sais comme mes yeux ont coutume d’agir ;
Si vous êtes honteux d’une flamme si prompte,
Il faut que mon exemple emporte cette honte.
Il est vrai, je vous aime autant que vous m’aimez ;
Un moment a nos cœurs l’un à l’autre enflammés ;
Soyez vain comme moi de ma flamme naissante :
Plus un effet est prompt, plus sa cause est puissante.
Aglante, apercevant Cléonice et allant à elle.
(Il ne faut pas que Cléonice paraisse sur le théâtre, en sorte qu’elle puisse être connue de Florine ; elle doit être cachée à demi derrière un arbre, couvrant sa face de son mouchoir.)
Voici mon cher amour, adorable beauté.
Florine, l’interrompant.
Cherchez-vous un asile à votre liberté ?
Vraiment vous choisissez un fort mauvais refuge :
Vous courez vers Orphise, et je la prends pour juge.
Faites-moi la raison d’un voleur de mon bien :
Qu’il me rende mon cœur, ou me donne le sien.
Aglante
Contez-lui vos raisons, je vous laisse avec elle.
Florine
Quoi, vous continuez à faire le rebelle ?
Aglante
Dérobons-nous, mon âme, à l’importunité
Dont nous menace encor son babil affété.
Cléonice
Mon amour est ravi d’une telle retraite.