aimable.
Cette belle en effet de qui l’on parle tant
Tient du secours de l’art ce qu’elle a d’éclatant ;
Cependant sa beauté, pour être déguisée,
A-t-elle moins d’amants ? est-elle moins prisée ?
Orphise
Celle qu’en ces discours vous venez d’attaquer,
Quand elle l’aura su, pourra vous répliquer :
Pour moi, sans intérêts dedans cette mêlée,
Je vais chercher Mégate au bout de cette allée.
Florine, seule.
Arbaze, c’est pour toi que j’en ai tant souffert ;
Pour toi j’ai feint d’aimer et mon cœur s’est offert :
Pour t’avoir obéi l’on m’a persécutée ;
Aglante ne me prend que pour une affétée,
Et consommé d’un feu contraire à son devoir,
Néglige également ma feinte et ton pouvoir.
Orphise cependant, sans pénétrer mon âme,
Juge par mes discours de l’objet de ma flamme :
Simple, qui ne sait pas que mon esprit discret
Rarement à ma bouche expose un tel secret ;
Que jamais mon ardeur n’est aisément connue,
Et que plus j’ai d’amour, plus j’ai de retenue !
Aux filles c’est vertu de bien dissimuler :
Plus nos cœurs sont blessés, moins il en faut parler.
Si j’ose toutefois me le dire à moi-même,
À travers ces rameaux j’aperçois ce que j’aime :
C’est mon Asphalte, ô Dieux ! il vient, dissimulons,
Et ne découvrons rien du feu dont nous brûlons.
Scène VI
Asphalte, Florine
Asphalte
Trouver Florine seule et dans les Tuileries
Sans avoir d’entretien que de ses r