Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 2.djvu/373

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Sinon, ce m’est assez que sa Créuse meure ;
Qu’il vive cependant, et jouisse du jour
Que lui conserve encor mon immuable amour.
Créon seul et sa fille ont fait la perfidie !
Eux seuls termineront toute la tragédie ;
Leur perte achèvera cette fatale paix.

Nérine.

Contenez-vous, madame ; il sort de son palais.


Scène II.

Créon, Médée, Nérine, soldats.


Créon.

Quoi ! je te vois encore ! Avec quelle impudence
Peux-tu, sans t’effrayer, soutenir ma présence ?
Ignores-tu l’arrêt de ton bannissement ?
Fais-tu si peu de cas de mon commandement ?
Voyez comme elle s’enfle et d’orgueil et d’audace !
Ses yeux ne sont que feu ; ses regards, que menace !
Gardes, empêchez-la de s’approcher de moi.