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Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 2.djvu/397

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Médée.

La honte généreuse, et la haute vertu !
Puisque tu la hais tant, pourquoi la gardes-tu ?

Jason.

Au bien de nos enfants, dont l’âge faible et tendre
Contre tant de malheurs ne saurait se défendre :
Deviens en leur faveur d’un naturel plus doux.

Médée.

Mon âme à leur sujet redouble son courroux,
Faut-il ce déshonneur pour comble à mes misères,
Qu’à mes enfants Créuse enfin donne des frères ?
Tu vas mêler, impie, et mettre en rang pareil
Des neveux de Sisyphe avec ceux du Soleil !

Jason.

Leur grandeur soutiendra la fortune des autres ;
Créuse et ses enfants conserveront les nôtres.