ACTE I, SCÈNE II 441
D’un amour paternel vous flattez les tendresses ;
Mon fils n’est point de rang à porter ces richesses,
Et sa condition ne sauroit consentir
Que d’une telle pompe il s’ose revêtir.
Sous un meilleur destin sa fortune rangée,
Et sa condition avec le temps changée,
Personne maintenant n’a de quoi murmurer
Qu’en public de la sorte il aime à se parer.
À cet espoir si doux j’abandonne mon âme ;
Mais parmi ces habits je vois ceux d’une femme :
Seroit-il marié ?
Et de tous ses hasards vous faire le discours.
Toutefois, si votre âme étoit assez hardie,
Sous une illusion vous pourriez voir sa vie,
Et tous ses accidents devant vous exprimés
Par des spectres pareils à des corps animés :
Il ne leur manquera ni geste ni parole.
Ne me soupçonnez point d’une crainte frivole :
Le portrait de celui que je cherche en tous lieux
Pourroit-il par sa vue épouvanter mes yeux ?
qu’ils représentent une pièce qui n’est uniquement que pour les plaisirs du Roi,
les gentilshommes de la chambre ont ordre de donner à chaque acteur, pour les
ajustements nécessaires, une somme de cent écus ou quatre cents livres, et s’il
arrive qu’un même acteur ait deux ou trois personnages à représenter, il touche
de l’argent comme pour deux ou trois. »
1. Var. Mon fils n’est point du rang à porter ces richesses. (1639)
2. Var. Et sa condition ne sauroit endurer
Qu’avecque tant de pompe il ose se parer. (1639-57)
3. Var. Qu’en public de la sorte il ose se parer. (1639-57)
4. L’édition de 1682 a seule ici : ces accidents, pour ses accidents.