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Scène II.

LE COMTE, DON RODRIGUE[1].
Don Rodrigue.

À moi, Comte, deux mots.

Le Comte.

À moi, comte, deux mots. Parle.

Don Rodrigue.

À moi, comte, deux mots. Parle. Ôte-moi d’un doute.
Connois-tu bien don Diègue ?

Le Comte.

Connois-tu bien don Diègue ? Oui.

Don Rodrigue.

Connais-tu bien don Diègue ? Oui. Parlons bas ; écoute.
Sais-tu que ce vieillard fut la même vertu,
La vaillance et l’honneur de son temps ? le sais-tu ?

Le Comte.

Peut-être.

Don Rodrigue.

Peut-être. Cette ardeur que dans les yeux je porte,
Sais-tu que c’est son sang ? le sais-tu ?

Le Comte.

Sais-tu que c’est son sang ? le sais-tu ? Que m’importe ?

Don Rodrigue.

À quatre pas d’ici je te le fais savoir.

Le Comte.

Jeune présomptueux !

Don Rodrigue.

Jeune présomptueux ! Parle sans t’émouvoir.

  1. Var. don rodrigue, le comte. (1638 P.)