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Scène V.
DON FERNAND, DON DIÈGUE, DON ARIAS, DON SANCHE, DON ALONSE, CHIMÈNE ELVIRE.
Don Fernand.
Chimène, le succès répond à votre attente :
Si de nos ennemis Rodrigue a le dessus,
Il est mort à nos yeux des coups qu’il a reçus ;
(À Don Diègue[1].)
Voyez comme déjà sa couleur est changée.
Don Diègue.
Mais voyez qu’elle pâme, et d’un amour parfait,
Dans cette pâmoison, Sire, admirez l’effet.
Sa douleur a trahi les secrets de son âme,
Et ne vous permet plus de douter de sa flamme.
Chimène.
Quoi ! Rodrigue est donc mort ?
Don Fernand.
Et te conserve encore un immuable amour :
Calme cette douleur qui pour lui s’intéresse[2].
Chimène.
Sire, on pâme de joie, ainsi que de tristesse :
Un excès de plaisir nous rend tout languissants,
Et quand il surprend l’âme, il accable les sens.