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Scène IV.

CINNA, ÉMILIE, ÉVANDRE, FULVIE.
ÉVANDRE.

Seigneur, César vous mande, et Maxime avec vous. 280

CINNA.

Et Maxime avec moi ? Le sais-tu bien, Évandre ?

ÉVANDRE.

Polyclète est encor chez vous à vous attendre,
Et fût venu lui-même avec moi vous chercher,
Si ma dextérité n’eût su l’en empêcher ;
Je vous en donne avis de peur d’une surprise.285
Il presse fort.

ÉMILIE.

Il presse fort.Mander les chefs de l’entreprise !
Tous deux ! en même temps ! Vous êtes découverts.

CINNA.

Espérons mieux, de grâce.

ÉMILIE.

Espérons mieux, de grâce. Ah ! Cinna ! je te perds !
Et les Dieux, obstinés à nous donner un maître,
Parmi tes vrais amis ont mêlé quelque traître. 290
Il n’en faut point douter, Auguste a tout appris.
Quoi ? tous deux ! et sitôt que le conseil est pris !

CINNA.

Je ne vous puis celer que son ordre m’étonne ;
Mais souvent il m’appelle auprès de sa personne ;
Maxime est comme moi de ses plus confidents, 295
Et nous nous alarmons peut-être en imprudents.

ÉMILIE.

Sois moins ingénieux à te tromper toi-même,
Cinna ; ne porte point mes maux jusqu’à l’extrême ;