Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 3.djvu/41

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Ce serait le lieu de parler de l’Amy du Cid à Claueret[1]. Certes Niceron se trompe on l’attribuant à Corneille, mais cette brochure pourrait bien du moins avoir été écrite sous son influence et avec sa participation indirecte. Plutôt que de développer sur ce point quelque hypothèse dénuée de preuves, ne vaut-il pas mieux mettre tout simplement sous les yeux du lecteur à la suite de notre notice ce rare libelle qui n’a jamais été réimprimé ? C’est le parti que nous avons pris.

C’est sans doute ici qu’il faudrait placer l’analyse de la Victoire du Sr (sic) Corneille, Scudery et Claueret, avec vne remontrance par laquelle on les prie amiablement de n’exposer ainsi leur renommée à la risée publique[2]. Mais nous n’avons de cet écrit que le titre et la description, qui nous ont été conservés par Van Praet dans le Catalogue des pièces pour et contre le Cid que nous avons déjà cité[3]. Aucun autre bibliographe, aucun éditeur n’a parlé de cette pièce, que nous n’avons pu trouver.

Un mot maintenant sur une réponse tardive à l’Excuse de Corneille. Elle est intitulée : Lettre àsous le nom d’Ariste[4], et commence ainsi : « Ce n’est donc pas assez, Ariste, que votre humeur remuante aye jadis troublé le repos de votre solitude et le silence de votre maison en s’attaquant aux œuvres et à l’éloquence de M. de Balzac… Il faut encore qu’après dix ans de silence, au mépris de votre habit et au scandale de votre profession vous importuniez votre ami de vous donner des chansons (sans dire si c’est à boire ou à danser), à l’heure même que vous le savez occupé à ce grand mariage, et qu’il fait accepter à une fille pour mari celui qui le jour même a tué son père. » Ce passage fait évidemment allusion aux Lettres de Phyllarque à Ariste, dirigées contre Balzac, et dont la premièire partie parut en 1627, c’est-à-dire dix ans juste avant le pamphlet que nous venons de citer. Phyllarque, comme il se nomme lui-même, ou le Prince des feuilles, comme quelques-uns l’ont appelé, n’est autre que Jean Goulu,

  1. Paris, M.DC.XXXVII, in-8o, 8 pages.
  2. Paris, M.DC.XXXVII, in-8o, 7 pages.
  3. Voyez plus haut, p. 24, note 3.
  4. In-8°, 8 pages.