Euphorbe trompe Auguste avec ce faux rapport :
Se voyant arrêté, la trame découverte,
Il a feint ce trépas pour empêcher ma perte.
Que dit-on de Cinna ?
C’est de voir que César sait tout votre secret[1] ;
En vain il le dénie et le veut méconnoître,
Évandre a tout conté pour excuser son maître,
Et par ordre d’Auguste on vient vous arrêter.
Celui qui l’a reçu tarde à l’exécuter :
Je suis prête à le suivre et lasse de l’attendre.
Il vous attend chez moi.
Chez vous !
Mais apprenez le soin que le ciel a de vous :
C’est un des conjurés qui va fuir avec nous.
Prenons notre avantage avant qu’on nous poursuive ;
Nous avons pour partir un vaisseau sur la rive[2].
Me connois-tu, Maxime, et sais-tu qui je suis ?
En faveur de Cinna je fais ce que je puis,
Et tâche à garantir de ce malheur extrême
La plus belle moitié qui reste de lui-même.