Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 3.djvu/88

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lumière de votre Duc[1] sont des profanations qui font horreur à tout le monde.

Adieu, beau lyrique, et souvenez-vous que M. Corneille montrera toujours par véritables effets sur le théâtre, qu’il en sait mieux les règles et la bienséance que ceux qui lui en veulent faire leçon ; que malgré vos impostures le Cid sera toujours le Cid, et que tant qu’on fera des pièces de cette force, vous ne serez prophète que parmi vos Allemands[2].



  1. Voici le passage des Galanteries du duc d’Ossonne auquel il est fait allusion ici :
    Flavie.

    AbusÔ ma sœur ! sous quelle étrange forme
    Abusez-vous mes yeux et mes sens à la fois ?

    Le Duc.

    Madame, réservez tous ces signes de croix
    Pour l’apparition de ces mauvais fantômes.
    Qui meuvent, ce dit-on, des corps d’air et d’atomes.

    Flavie.

    Dieu ! c’est bien un démon véritable et trompeur,
    Puisqu’il m’ôte la voix.

    Le Duc.

    Puisqu’il m’ôte la voix. Non, n’ayez point de peur.
    Si j’étois un esprit de l’infernale suite.
    Tant de signes de croix m’eussent donné la fuite,
    Et puis étant vous-même un ange de clarté.
    Votre divin aspect m’eût-il pas écarté ?

    (Acte III, scène ii.)
  2. On sait que Besançon, patrie de Mairet, et la Franche-Comté tout entière n’étaient pas encore françaises : elles avaient appartenu à l’empire d’Allemagne et faisaient alors partie des possessions de la ligne espagnole de la maison d’Autriche.