Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 4.djvu/31

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Forsitan in soceri potuisset vivere regno.
Scire mori, sors prima viris, sed proxima cogi.
Et mihi, si fatis aliena in jura venimus,
Da talem, Fortuna, Jubam : non deprecor hosti
Servari, dum me servet cervice recisa.


ICON POMPEII MAGNI[1].
Velleius Paterculus, lib. II (cap. XXIX.)

Fuit hic genitus matre Lucilia, stirpis senatoriæ, forma excellens, non ea qua flos commendatur ætatis, sed dignitate et constantia, quæ in illam conveniens amplitudinem, fortunam quoque ejus ad ultimum vitæ comitata est diem : innocentia eximius, sanctitate præcipuus, eloquentia medius ; potentiæ, quæ honoris causa ad eum deferretur, non ut ab eo occuparetur, cupidissimus ; dux bello peritissimus ; civis in toga (nisi ubi vereretur ne

    Et pour ne vivre pas sous le pouvoir d’un autre.
    Je voudrois ne devoir ma perte qu’à mon bras ;
    Mais la contrainte sert qui conduit au trépas.
    Si le sort n’assoupit sa haine consommée,
    Je demande en Juba le cœur de Ptolomée ;
    Et pourvu que sans vie on me garde au vainqueur,
    Je puis à mon destin pardonner sa rigueur. »

    (Traduction de Brébeuf.)

  1. Nous tirons la traduction de cet extrait et du suivant, de l’Histoire romaine de Velleius Paterculus publiée à Paris, chez Jean Gesselin, en 1610, in-4o. L’auteur de cette version française anonyme est J. Baudoin ; elle forme l’appendice de sa traduction de Tacite. Les deux ouvrages font deux volumes. « Il (Pompée) eut pour mère Lucilia : il étoit de l’ordre des sénateurs, beau par excellence, non pour cette fleur de l’âge de laquelle on fait tant d’état, mais pour sa dignité et généreuse grandeur, qui lui étoit fort convenable et qui accompagna sa fortune jusques au dernier période de sa vie ; il étoit parfait en bonté, des premiers en bonne vie, médiocre en éloquence, très-desireux du pouvoir qu’on lui déféroit par honneur, mais non pas pour en abuser ; capitaine fort expérimenté à la guerre, vrai citoyen en temps de paix, et qui