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ACTE II.
Scène première.
MÉLISSE, LYSE.
MÉLISSE, tenant une lettre ouverte en sa main.
Certes, il écrit bien : sa lettre est excellente.
LYSE.
Madame, sa personne est encor plus galante :
Tout est charmant en lui, sa grâce, son maintien…
MÉLISSE.
Il semble que déjà tu lui veuilles du bien ?
LYSE.
J’en trouve, à dire vrai, la rencontre si belle,
Que je voudrois l’aimer si j’étais demoiselle[1].
Il est riche, et de plus il demeure à Paris,
Où des dames, dit-on, est le vrai paradis ;
Et ce qui vaut bien mieux que toutes ces richesses[2],
Les maris y sont bons, et les femmes maîtresses.
Je vous le dis encore, je m’y passerois[3] bien[4] ;
Et si j’étois son fait, il seroit fort le mien.
- ↑ « C’est précisément ce que dit Antoine à César dans la tragédie de Pompée (acte III, scène iii, vers 952) :
Et si j’étois César, je la voudrois aimer. »
(Voltaire.)
- ↑ Var. Et ce qui vaut bien mieux que toutes ses richesses. (1645-63)
- ↑ C’est-à-dire je m’en contenterais, je m’en arrangerais bien. Voyez ci-dessus, p. 156, note 2.
- ↑ Var. Et je pense, s’il faut ne vous déguiser rien,
Que si j’étois son fait, il seroit bien le mien. (1645-56)