Et ma haine, qu’en vain tu crois s’évanouir,
Ne les a fait couler qu’afin de t’éblouir.
Je ne veux plus que moi dedans ma confidence.
Et toi, crédule amant, que charme l’apparence,
Et dont l’esprit léger s’attache avidement
Aux attraits captieux de mon déguisement,
Va, triomphe en idée avec ta Rodogune,
Au sort des immortels préfère ta fortune,
Tandis que mieux instruite en l’art de me venger,
En de nouveaux malheurs je saurai te plonger.
Ce n’est pas tout d’un coup que tant d’orgueil trébuche :
De qui se rend trop tôt on doit craindre une embûche ;
Et c’est mal démêler le cœur d’avec le front,
Que prendre pour sincère un changement si prompt[1].
L’effet te fera voir comme je suis changée.
Scène VI.
Savez-vous, Séleucus, que je me suis vengée ?
Pauvre princesse, hélas !
Quoi ! l’aimiez-vous ?
Assez pour regretter sa mort.
- ↑ Var. De prendre pour sincère un changement si prompt. (1647-60)
rôle. » (Voltaire.) — Les derniers mots : « du moins le parterre, etc., » ne sont pas dans la première édition du commentaire de Voltaire (1764) ; il les a ajoutés dans celle de 1774 in-4o, probablement après avoir vu Mlle Dumesnil dans ce rôle. Voyez la Notice, p. 408.