Et pour moi vous cherchez un assuré trépas !
Ah ! Si vous m’en devez quelque reconnaissance,
Prince, ne m’ôtez pas l’honneur de ma naissance ;
Avoir tant de pitié d’un sort si glorieux,
De crainte d’être ingrat, c’est m’être injurieux.
En quelque trouble me jette une telle dispute !
À quels nouveaux malheurs m’expose-t-elle en butte !
Lequel croire, Exupère, et lequel démentir ?
Tombé-je dans l’erreur, ou si j’en vais sortir ?
Si ce billet est vrai, le reste est vraisemblable.
Mais qui sait si ce reste est faux ou véritable ?
Léontine deux fois a pu tromper Phocas.
Elle a pu les changer, et ne les changer pas.
Et plus que vous, Seigneur, dedans l’inquiétude,
Je ne vois que du trouble et de l’incertitude.
Ce n’est pas d’aujourd’hui que je sais qui je suis ;
Vous voyez quels effets en ont été produits :
Depuis plus de quatre ans vous voyez quelle adresse
J’apporte à rejeter l’hymen de la princesse,
Où sans doute aisément mon cœur eût consenti
Si Léontine alors ne m’en eût averti.
Léontine ?
Elle-même.
Ah ! Ciel ! Quelle est sa ruse !
Martian aime Eudoxe,