Je connais votre cœur, ne doutez pas du mien.
Attale. Madame, c’est donc là le prince Nicomède ?
Nicomède. Oui, c’est moi qui viens voir s’il faut que je vous cède.
Attale. Ah ! seigneur, excusez si vous connaissant mal…
Nicomède. Prince, faites-moi voir un plus digne rival.
Si vous aviez dessein d’attaquer cette place,
Ne vous départez point d’une si noble audace ;
Mais comme à son secours je n’amène que moi,
Ne la menacez plus de Rome ni du roi.
Je la défendrai seul ; attaquez-la de même,
Avec tous les respects qu’on doit au diadème.
Je veux bien mettre à part avec le nom d’aîné
Le rang de votre maître où je suis destiné ;
Et nous verrons ainsi qui fait mieux un brave homme,
Des leçons d’Annibal ou de celles de Rome.
Adieu, pensez-y bien, je vous laisse y rêver.
Scène IV
Arsinoé. Quoi ! tu faisais excuse à qui m’osait braver !
Attale. Que ne peut point, madame, une telle surprise ?
Ce prompt retour me perd et rompt votre entreprise.
Arsinoé.