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Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 6.djvu/194

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ŒDIPE.

Mais ce prince paraît, souffrez que je l’évite ;
Et si vous vous sentez l’esprit moins interdit,
Agissez avec lui comme je vous ai dit.


Scène V

.
JOCASTE, THÉSÉE.
Jocaste.

1065Prince, que faites-vous ? quelle pitié craintive,
Quel faux respect des Dieux tient votre flamme oisive ?
Avez-vous oublié comme il faut secourir ?

Thésée.

Dircé n’est plus, Madame, en état de périr :
Le ciel vous rend un fils, et ce n’est qu’à ce prince
1070Qu’est dû le triste honneur de sauver sa province.

Jocaste.

C’est trop vous assurer sur l’éclat d’un faux bruit.

Thésée.

C’est une vérité dont je suis mieux instruit.

Jocaste.

Vous le connaissez donc ?

Thésée.

Vous le connaissez donc ?À l’égal de moi-même.

Jocaste.

De quand ?

Thésée.

De quand ?De ce moment.

Jocaste.

De quand ?De ce moment.Et vous l’aimez ?

Thésée.

De quand ?De ce moment.Et vous l’aimez ?Je l’aime
1075Jusqu’à mourir du coup dont il sera percé.