Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 6.djvu/449

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Aristie
Mais vous vous aveuglez au milieu du danger :
Songez à fuir, Madame.

Thamire
———————————Il n’est plus temps : Aufide,
Des portes du palais saisi pour ce perfide,
En fait votre prison, et lui répond de vous.
Il vient ; dissimulez un si juste courroux ;
Et jusqu’à ce qu’un temps plus favorable arrive,
Daignez vous souvenir que vous êtes captive.

Viriate
Je sais ce que je suis, et le serai toujours,
N’eussé-je que le ciel et moi pour mon secours.


Scène 4


Perpenna, Aristie, Viriate, Thamire, Arcas


Perpenna
Sertorius est mort ; cessez d’être jalouse,
Madame, du haut rang qu’aurait pris son épouse,
Et n’appréhendez plus, comme de son vivant,
Qu’en vos propres états elle ait le pas devant.
Si l’espoir d’Aristie a fait ombrage au vôtre,
Je puis vous assurer et d’elle et de toute autre,
Et que ce coup heureux saura vous maintenir
Et contre le présent et contre l’avenir.
C’était un grand guerrier, mais dont le sang ni l’âge
Ne pouvaient avec vous faire un digne assemblage ;