Vous m’en voyez de joie interdit et confus.
Quand je me prononçois moi-même un prompt refus,
Que j’attendois l’effet d’une juste colère,
Je suis assez heureux pour ne vous pas déplaire !
Et loin de condamner des vœux trop élevés…
Vous savez mal encor combien vous lui devez :
Son cœur de telle force à votre hymen aspire,
Que pour mieux être à vous, il renonce à l’empire.
Choisissez donc ensemble, à communs sentiments,
Des charges dans ma cour, ou des gouvernements ;
Vous n’avez qu’à parler.
Seigneur, si la princesse…
Pison n’en voudra pas dédire ma promesse.
Je l’ai nommé César, pour le faire empereur :
Vous savez ses vertus, je réponds de son cœur.
Adieu. Pour observer la forme accoutumée,
Je le vais de ma main présenter à l’armée.
Pour Camille, en faveur de cet heureux lien,
Tenez-vous assuré qu’elle aura tout mon bien :
Je la fais dès ce jour mon unique héritière[1].
Scène V.
Vous pouvez voir par là mon âme toute entière,
Seigneur ; et je voudrais en vain la déguiser,
- ↑ Var. Je la fais de ce jour mon unique héritière. (1665)