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Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 7.djvu/134

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ATTILA.

Et combien après lui de rois ses alliés
À son orgueil barbare il a sacrifiés.

VALAMIR.

Les peuples qui suivoient ces illustres victimes345
Suivent encor sous lui l’impunité des crimes ;
Et ce ravage affreux qu’il permet aux soldats
Lui gagne tant de cœurs, lui donne tant de bras,
Que nos propres sujets sortis de nos provinces
Sont en dépit de nous plus à lui qu’à leurs princes.350

ARDARIC.

Il semble à ses discours déjà nous soupçonner,
Et ce sont des soupçons qu’il nous faut détourner.
À ce refus qu’il veut disposons ma princesse.

VALAMIR.

Pour y porter la mienne il faudra peu d’adresse.

ARDARIC.

Si vous persuadez, quel malheur est le mien !355

VALAMIR.

Et si l’on vous en croit, puis-je espérer plus rien ?

ARDARIC.

Ah ! que ne pouvons-nous être heureux l’un et l’autre !

VALAMIR.

Ah ! que n’est mon bonheur plus compatible au vôtre !

ARDARIC.

Allons des deux côtés chacun faire un effort.

VALAMIR.

Allons, et du succès laissons-en faire au sort.360

FIN DU PREMIER ACTE


.

    comltis Chronicon ; voyez aussi Jornandès, de Getarum rebus gestis, chupitre xxxv.)