Un roi dont tous les vœux…
L’amour sera le maître ; et la même hauteur
Qui vous dispute ici l’empire de son cœur,
Vous donne en même temps le secours de la haine
Pour triompher bientôt de la fierté romaine.
L’orgueil qui vous dédaigne en dépit de ses feux
Fait haïr Attila de se promettre à deux ;
Non que cette fierté n’en soit assez jalouse
Pour ne pouvoir souffrir qu’Ildione l’épouse :
À son frère, à ses Francs faites-la renvoyer,
Vous verrez tout ce cœur soudain se déployer.
Suivie ce qui lui plaît, braver ce qui l’irrite.
Et livrer hautement la victoire au mérite.
Ne vous rebutez point d’un peu d’emportement :
Quelquefois malgré nous il vient un bon moment.
L’amour fait des heureux lorsque moins on y pense ;
Et je ne vous dis rien sans beaucoup d’apparence.
Ardaric vous apporte un entretien plus doux.
Adieu : comme le cœur, le temps sera pour vous.
Scène IV.
Qu’avez-vous obtenu, Seigneur, de la Princesse ?
Beaucoup, et rien : j’ai vu pour moi quelque tendresse ;
Mais elle sait d’ailleurs si bien ce qu’elle vaut,
Que si celle des Francs a le cœur aussi haut,
Si c’est à même prix, Seigneur, qu’elle se donne,
Vous lui pourrez longtemps offrir votre couronne.