Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 7.djvu/239

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Vous, faites-l’y servir aussi pompeusement,
Avec le même éclat qu’elle s’y vit servie
Alors qu’elle faisoit le bonheur de ma vie.


Scène VI.

TITE, DOMITIE, PLAUTINE, PHILON.
DOMITIE.

645Seigneur, faut-il ici vous rendre votre foi ?
Ne regardez que vous entre la reine et moi ;
Parlez sans vous contraindre, et me daignez apprendre
Où porte votre cœur ce qu’il sent de plus tendre[1].

TITE.

Adieu, Madame, adieu. Dans le trouble où je suis,
650Me taire et vous quitter, c’est tout ce que je puis.


Scène VII.

DOMITIE, PLAUTINE.
DOMITIE.

Se taire et me quitter ! Après cette retraite,
Crois-tu qu’un tel arrêt ait besoin d’interprète ?

PLAUTINE.

Oui, Madame ; et ce n’est que dérober au jour ;
Que vous cacher le trouble où le met ce retour.

DOMITIE.

655Non, non, tu l’as voulu, Plautine, que je vinsse
Désavouer ici les vanités du prince,
Empêcher qu’un amant dont je n’ai pas le cœur
Ne cédât ma conquête à mon premier vainqueur :

  1. Voyez plus haut, p. 223, le vers 570 et les vers 559 et 560.