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De ce qu’un grand service[1] a mérité d’amour ?
DOMITIAN.
Vous savez ce que vaut l’Empereur et l’empire ;
Et si vous consentez qu’on vous manque de foi,
Vous pouvez regarder[2] si je vaux bien un roi.
J’aperçois Domitie, et lui cède la place.
Scène II.
DOMITIE, BÉRÉNICE, DOMITIAN, PHILON.
DOMITIE.
Et j’ai des intérêts que vous servez trop bien
Pour arrêter le cours d’un si long entretien.
DOMITIAN.
Je faisois à la Reine une offre de service
Qui peut vous assurer le rang d’impératrice,
Madame ; et si j’en suis accepté pour époux,
Tite n’aura plus d’yeux pour d’autres que pour vous.
Est-ce vous mal servir ?
DOMITIE.
Quoi ? Madame, il vous aime ?
BÉRÉNICE.
Non ; mais il me le dit, Madame.
DOMITIE.
Lui ?
- ↑ Tacite, au livre II des Histoires (chapitre lxxxi), raconte que le parti de Vespasien, au moment de son avénement à l’empire, trouva une auxiliaire zélée dans la reine Bérénice : nec minore animo regina Berenice partes juvabat, florens ætate formaque, et seni quoque Vespasiano magnificentia munerum grata. Voyez aussi plus loin, vers 861 et suivants.
- ↑ L’édition de 1692 a changé regarder en remarquer.