Nous n’ajoutons pas à cette liste les éditions de 1676 et de 1693, toutes deux de Lyon, qu’on trouvera çà et là mentionnées dans les notes. Ce sont deux réimpressions très-fautives du texte de 1670, d’où nous avons extrait quelques exemples d’altérations propres à montrer comment par la négligence des imprimeurs et des correcteurs il peut s’introduire dans les éditions courantes de fausses leçons, parmi lesquelles il s’en trouve de rigoureusement admissibles, pour ne pas parler des bonnes que parfois, bien rarement, le hasard a créées.
Dans l’avis Au lecteur placé en tête de l’édition de Nancy de 1745 (grand in-4o), l’imprimeur A. D. Cusson dit qu’il a travaillé « sur deux exemplaires (l’un de l’Imitation, l’autre de l’Office de la Vierge) où l’on s’est appliqué à réformer les termes surannés, quelques tours un peu durs, etc. Il pourroit même se faire, ajoute-t-il, que ces réformations portées sur l’exemplaire de l’Imitation de Jésus-Christ et sur celui de l’Offtce de la Vierge, que le hasard m’a fournis, et qui se trouvent écrites de la même main, seroient de l’auteur lui-même, qui dans les derniers temps de sa vie, où le langage s’étoit épuré, auroit retouché ces deux ouvrages. » La conjecture est plus qu’invraisemblable, comme Cusson lui-même paraît le reconnaître dans la suite de son avertissement ; cependant quelques-unes des variantes qu’il a introduites dans le texte de son édition paraissent d’une main assez habile ; voici, comme spécimen, celles du chapitre 1er du livre I :
Nous avons du reste fait prendre à Nancy quelques renseignements sur les exemplaires dont Cusson s’est servi, mais les réponses ont été complètement négatives. On ne connaît plus aucun descendant de cet imprimeur, et le bibliothécaire de la ville, M. Soyer-Willemet, a vainement cherché à retrouver la trace de ces curieux volumes.
Pour le latin de l’Imitation, que nous joignons aux vers de Corneille,