Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/153

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Quoique tu sois grand cénobite,
quoique tu sois parfait ermite,
jamais, tant que tu vis, ne te tiens assuré.

Souvent ceux que tu vois par leur vertu sublime
mériter notre amour, emporter notre estime,
tout parfaits qu’on les croit, sont le plus en danger ;
et l’excessive confiance
qu’elle jette en leur conscience
souvent les autorise à se trop négliger.

Souvent il est meilleur que quelque assaut nous presse,
et que nous faisant voir quelle est notre foiblesse,
il réveille par là nos plus puissants efforts,
de crainte que l’âme tranquille
ne s’enfle d’un orgueil facile
à glisser de ce calme aux douceurs du dehors.

Ô plaisirs passagers, si jamais nos pensées
de vos illusions n’étoient embarrassées,